En devenir...
Je suis désormais à moins d'un mois du terme prévu. Installée sur mon canapé, l'ordinateur sur mes genoux, je sens mon bébé bouger dans mon ventre.
Dans quelques temps ce ventre resté si longtemps vide, pour mon plus grand désespoir, le redeviendra, mais cette fois, ce vide sera ô combien comblé par un petit être tout neuf : mon petit garçon.
Aujourd'hui je te sens en moi. Tu es un bébé particulièrement dynamique. Je le sais grâce aux monitoring de la sage-femme qui n'a jamais besoin de te solliciter pour vérifier que tu es en pleine forme. Régulièrement, pendant que je mène ma vie quotidienne, au milieu des actes les plus anodins, tu te manifestes dans mon ventre. Parfois, même, douloureusement, lorsque tu donnes des coups de pied bien sentis ou que tes petites fesses viennent se placer très haut sous mes côtes.
Même si c'est parfois gênant, te sentir ainsi régulièrement me rassure et me remplit de joie. Tu me montres que tu es bien là, vivant, déjà autonome aussi finalement. Dans quelques jours, je pourrai enfin te rencontrer physiquement, même si nous connaissons aujourd'hui une intimité de corps qui ne sera ensuite plus la même.
C'est aussi pour cela que j'ai finalement décidé d'essayer d'allaiter, moi qui étais plutôt réticente à l'origine. Toutes celles qui allaitent parlent d'un lien unique et j'ai envie de connaître ce lien.
Peut-être que cela ne marchera pas d'ailleurs, mais au moins j'aurais essayé.
En ces derniers jours de grossesse, de nombreuses peurs refont surface. En regardant l'émission des Maternelles sur la transmission de l'histoire familiale, j'ai bien entendu pensé à l'histoire particulière qui entoure ta prochaine venue au monde. J'espère que tu verras dans ton histoire tout l'amour qui nous a conduits, ton père et moi, à recourir à une donneuse d'ovocytes. J'espère surtout que tu ne souffriras pas de ton histoire.
Impossible de prédire l'avenir sur ce point, malheureusement...