Variation sur un même thème
Je rebondis sur un récent billet de Loosequeen qui illustre bien cette illustre réplique sartrienne de "l'enfer, c'est les autres".
Si je n'ai pas à me plaindre des remarques désobligeantes de mon entourage, en revanche, j'aimerais beaucoup parfois me passer des bons conseils et autres avis d'"expertes"...
J'explique.
Comme vous le savez, je souffre d'insomnies répétées depuis un mois. Au point que j'en ai parlé à ma gynéco, qui m'a prescrit "Euphytose", un médoc à base de plantes. Et c'est vrai que ça s'est avéré assez efficace : j'ai réussi pendant plusieurs jours à dormir jusqu'à 6h, un record pour moi par les temps qui courent...
Sauf que, sauf que. Allez savoir pourquoi, j'ai eu l'idée un jour de regarder la notice. Notice qui stipule, elle, que la prise de ce médoc n'est pas conseillé pour les femmes enceintes... J'avoue que cela a commencé à me travailler. Du coup, j'ai spontanément réduit la prise quotidienne à une pillule au lieu des deux indiquées par ma gynéco, ce qui n'a pas eu d'effet sur la "qualité" nouvelle de mes nuits d'ailleurs.
Mais j'ai aussi eu envie d'en parler autour de moi à une amie. Fatale erreur peut-être... Car mon amie m'a aussitôt conseillé d'arrêter l'euphytose, par "principe de précaution".
J'avoue que cet argument a porté car j'ai bien conscience que les gynéco, aussi bien intentionnées soient-elles, sont soumises à des modes. Et que certaines de ces modes ont eu parfois des conséquences gravissimes (cf. le distilbène)...
J'ai donc arrêté de prendre l'euphytose et j'ai donc renoué avec les insomnies, en conscience.
L'histoire ne s'arrête pas là. Car ce week-end nous recevions la soeur de Julo et sa petite famille. J'avais notamment prévu au menu un rôti de boeuf. Comme toute bonne viandarde qui se respecte, je n'aime pas la viande (trop) cuite et c'est vrai que je me suis servie une tranche plutôt rouge... que j'ai mangé avec délectation.
Que n'avais-je pas fait ! Voilà que ma belle -soeur me sermonne (gentiment) en me sortant la carte listériose ! Sur le moment, je n'ai pas été plus traumatisée que ça, mais cette nuit, au cours d'une de mes traditionnelles insomnies, je me sens l'estomac un peu en vrac et je commence à cogiter... Tant et si bien que je me suis levée pour aller sur Internet (oui, je sais...) vérifier les symptômes de la listériose (je savais déjà que c'était très dangereux, voire mortel pour le BB bien sûr...).
Bien entendu, vous vous en doutez, ce que j'ai lu ne m'a pas rassurée, bien au contraire : "Chez la femme enceinte, l’infection est en général sans conséquence pour la mère : elle peut passer inaperçue ou se réduire à un pic fébrile ou un épisode pseudo-grippal. En revanche, le nouveau-né infecté peut présenter des signes cutanés, une détresse respiratoire et des signes neurologiques. Il existe un traitement antibiotique, efficace à condition d’être administré rapidement. Cependant, l’évolution peut être fatale même en cas de traitement adapté et précoce.", peut-on ainsi lire sur le très sérieux site de l'institut Pasteur.
Autant vous dire, que j'ai psychoté et culpabilisé le restant de la nuit en me traitant de mauvaise (future) mère, incapable de résister à un plaisir des papilles de quelques minutes alors que la santé/la vie de mon BB peut être en cause...
Alors, oui, je sais : les risques sont infimes et mes problèmes gastriques de la nuit ont sûrement plus à voir avec l'abus de nourritures pendant le week-end qu'au risque d'avoir contracté la listériose. Mais... MAIS : une fois l'idée mise dans la tête, peut-on s'empêcher d'y penser et de s'en vouloir ?